Que nous apprennent les parcours d’emploi et de travail sur les fins de carrière ? Prendre en compte les conditions de travail et d’emploi des individus, leur situation actuelle et leur parcours antérieur permet d’interroger les conditions d’un allongement de la durée d’activité et du relèvement de l’âge de la retraite. Retraite et société offre deux regards complémentaires : l’un sur les dynamiques de fin de carrière, les transitions entre l’emploi et la retraite et les âges de départ ; l’autre sur les conditions de travail en fin de carrière et antérieures, la pénibilité et la santé au travail.

Couverture du numéro 90 de Retraite et société : Parcours d'emploi, de travail et fins de carrière

Dynamiques des fins de carrière, transitions emploi-retraite et âges de départ

Les « fins de carrière » représentent à la fois une période du cycle de vie professionnel et la fin de ce cycle. Toutefois, cet horizon est assez flou, protéiforme et mouvant : pas de point d’entrée identifié, pas de durée précise, pas de point de sortie unique.
Ainsi, les dynamiques de carrière étudiées par âge, par génération, par sexe ou par origine géographique permettent d’analyser les situations en fin de carrière ainsi que les différents dispositifs pour reporter le départ à la retraite (temps partiels, contrats courts, formes d’emploi précaires, cumul emploi-retraite…). Cela permet également d’observer les évolutions de ces dispositifs ou de ceux qui concernent la sortie du marché du travail.

Les politiques relatives à l’emploi pour les fins de carrière

Jusqu’à la fin des années 1990, les entreprises et les organisations cherchaient plutôt à sortir les seniors de leurs effectifs. Les politiques publiques relatives à l’emploi en fin de carrière allaient dans ce sens. Elles ont ensuite basculé vers le maintien en emploi des travailleurs plus âgés. Elles ont ainsi apporté des évolutions substantielles au cadre institutionnel, notamment pour modifier les comportements des employeurs. Les entreprises sont à présent confrontées au manque d’employés plus âgés qui détenaient une forte expérience. Elles se heurtent également à d’importants déséquilibres des âges et à des difficultés pour recruter des salariés et les conserver. C’est pourquoi des politiques « seniors » se sont développées, sans toutefois être toujours efficaces.

Peut-on ou pourra-t-on « rester longtemps » en fin de carrière ?

Les emplois occupés sont-ils tenables au regard des conditions d’exercice du travail ? Sont-ils compatibles avec un allongement de la durée d’activité en emploi ? Il semble dès lors nécessaire d’étudier les situations en fin de carrière et l’allongement de la durée d’activité sous plusieurs angles : pénibilité du travail, nature du vieillissement dans le travail ou encore situations de handicap des personnes en emploi.

Ce dossier de Retraite et société contient également une partie plus juridique, notamment une analyse des implications des changements législatifs de l’assurance chômage sur la législation retraite.

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Au sujet des coordinateurs

Annie Jolivet est économiste au Centre d’études de l’emploi et du travail [CEET] et au Centre de recherche sur le travail et le développement [CRTD] – Conservatoire national des arts et métiers, GIS CREAPT [Centre de recherche sur l’expérience, l’âge et les populations au travail]. Elle est également chercheuse, associée à l’Institut de recherches économiques et sociales [Ires].

Laurent Soulat est économiste à la Direction des politiques sociales de la Caisse des Dépôts (CDC).

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