Au printemps 2020, du fait de la pandémie de coronavirus, plusieurs recherches en sciences sociales ont été initiées pour identifier les difficultés socio-économiques et sanitaires rencontrées par la population. Il s'agissait d'un enjeu de connaissances majeur dans le contexte d'une situation exceptionnelle affectant nos vies quotidiennes. À notre connaissance, aucune d'entre elles n'a exclusivement porté sur les retraités. On pouvait pourtant raisonnablement faire l'hypothèse que certaines personnes âgées rencontraient des difficultés logistiques ou affectives dues aux contraintes de déplacement, à l'obligation de se confiner chez soi et au caractère anxiogène de la crise sanitaire, ce d'autant plus que cette sous-population a été rapidement identifiée comme plus vulnérable vis-à-vis de cette maladie.
Dans ce contexte, l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV) de la DSPR a mis en place une enquête intitulée « CONfinement – SOLidarités – SOLitude » (CONSOL2) afin d’apprécier les conséquences de la crise sur la situation des retraités du régime général. Plus de 200 000 réponses ont ainsi été collectées à l’aide de deux questionnaires (version courte plus de six mois après le début du premier confinement, et version longue, un an après).
Une enquête menée par la Cnav réunissant autant de participants est rare – sinon exceptionnelle – à l’échelle nationale. Elle permet d’avoir une connaissance fine de la manière dont les retraités ont vécu l’événement historique que représente la crise du Covid-19, dans ses dimensions sociales, économiques, psychologiques et sanitaires. De plus, par sa taille, elle est représentative de la population des assurés du régime général de retraite et permet d’obtenir des réponses à un niveau géographique relativement fin, puisque plus de 500 réponses ont été collectées dans la plupart des départements.