Qu’elles vivent en habitat ordinaire ou en institution, les personnes âgées sont plus exposées que d’autres à la malnutrition. Avec l’avancée en âge peuvent apparaître des difficultés, de l’isolement, la précarité, la perte du plaisir de manger, etc. Les professionnels de santé et du secteur social en contact avec les personnes âgées « veulent agir » pour inverser cette tendance, en donnant une place centrale à la parole et au ressenti des personnes âgées.

Qu’elles vivent en habitat ordinaire ou en institution, les personnes âgées sont plus exposées que d’autres à la malnutrition, voire à la dénutrition : avec l’avancée en âge peuvent apparaître des difficultés d’accès, l’isolement, la précarité, la perte du plaisir de manger, etc. La Haute Autorité de santé a estimé dans une étude de novembre 2021 que la dénutrition touche de 4 à 10 % des personnes âgées vivant à domicile, de 15 à 38 % des résidents en Ehpad, et de 30 à 70 % des personnes âgées hospitalisées. C’est dans ce contexte que les professionnels de santé et du secteur social en contact avec les personnes âgées « veulent agir ». Ce numéro de Gérontologie et société rend compte d’études, expérimentations ou dispositifs visant à mieux comprendre la place et le rôle de l’alimentation dans la vie quotidienne des personnes âgée rôle, notamment à travers ses rituels et la commensalité.

Les recherches présentées le montrent clairement : « C’est dans l’articulation entre le vouloir agir des encadrants et le vouloir agir des personnes âgées que se construisent les façons de faire face aux effets de l’avancée en âge sur l’alimentation. » (Introduction de Philippe Cardon, p. 20). Plusieurs articles décrivent ainsi l’amélioration de la prise alimentaire dans un environnement revisité : une salle de restauration plus conviviale, de la décoration et de la musique encouragent l’appétit et les interactions entre les résidents en Ehpad ; les ateliers de cuisine à destination des personnes âgées participent à la prévention de la dénutrition par le plaisir du partage et de la dégustation.

Gériatre, psychomotricien, psychologue clinicien ou conseillère en éthique clinique et organisationnelle, nombreux sont les professionnels impliqués dans l’alimentation des personnes âgées, quel que soit le contexte, institutionnel, associatif ou libéral. « Vouloir agir », pour les professionnels, c’est tenter de se donner les moyens de penser et de rendre opérationnelles des adaptations de l’alimentation des personnes âgées selon leur état de santé et leurs problèmes psychiques et/ou physiques. Pour les personnes âgées, c’est la possibilité de garder prise, tant physiquement que psychiquement, sur leur alimentation dans des contextes de vie et des états de santé changeants.

Lire la présentation complète du numéro de Gérontologie et société 175 – « « Vouloir agir  » face aux défis de l’alimentation des personnes âgées ».

Écouter le webinaire « Gérontologie et société fait son numéro » consacré au n° 175.