Né à Toulouse il y a 30 ans le concept de déprise se veut un outil analytique visant à rendre compte de l’expérience du vieillir. Porté par différentes disciplines, le présent numéro explore la genèse du concept, discute sa pertinence, son évolution et son ancrage empirique et examine ses limites.
Le concept de déprise se veut un outil analytique visant à rendre compte de l’expérience du vieillir. Plus précisément, la déprise désigne un travail d’aménagement du parcours de vie, et parfois même de la personne, qui s’appuie sur une série de tentatives de substitution d’activités ou de relations. Plus précisément, la déprise désigne un travail d’aménagement du parcours de vie, et parfois même de la personne, qui s’appuie sur une série de tentatives de substitution d’activités ou de relations. Ces dernières surgissent après diverses expériences de ruptures (retraite, veuvage, maladie, etc.) qui accentuent le sentiment de la fragilité et de la perte de prise sur le monde. Ce travail de négociation de soi avec soi, les autres et l’environnement opère par sélection, économie des forces et réorientation. De telles stratégies de reconversion constituent aussi un moyen de préserver son intégrité face à l’irréversibilité du temps.
Porté par différentes disciplines, le présent numéro explore les conditions de genèse du concept, discute sa pertinence, son évolution et son ancrage empirique et examine ses limites. En accord avec cet objectif et en en faisant le point de départ de leur réflexion, les auteurs adoptent une posture originale : ils rendent compte du caractère opérationnel de la déprise et donnent à voir l’intérêt du concept pour les professionnels de la gérontologie, tout en montrant que son potentiel analytique n’est pensable qu’à l’aune de ce qui lui fait obstacle et qu’il cherche à dépasser.
Sommaire
Avant-propos : Vivre le Vieillir : Perspectives Internationales et Interdisciplinaires sur le Concept de Déprise – Anastasia Meidani, Stefano Cavalli
Articles thématiques
- Libre propos : Genèse de la déprise – Serge Clément, Marcel Drulhe, Jean Mantovani, Monique Membrado
- La déprise comme interrogations : autonomie, identité, humanité – Éric Gagnon
- Identité narrative, déprise et vécu du vieillissement – Pierre Ancet
- Analyser le métier d’infirmière libérale à l’aune de la déprise – Véronique Feyfant
- Un processus de déprise étayé par le soutien d’une maisonnée – Françoise Le Borgne-Uguen, Simone Pennec
- La déprise à l’aune des habitats intermédiaires pour personnes « âgées » – Laurent Nowik
- L’interprétation des déprises en consultation, une analyse conversationnelle – Alexandra Ortiz Caria
- Le vieillir à l’épreuve des dynamiques familiales – Alain Grand
- Libre propos : Intérêt et limites du concept de déprise. Retour sur un parcours de recherche – Vincent Caradec
Articles hors thème
- Vieillir en communauté agricole autogérée : épreuves individuelles et enjeux collectifs – Cornelia Hummel, Elena Rocco
- L’accompagnement post-diagnostic des malades d’Alzheimer : un exemple rural – Mickaël Blanchet
Pour accéder au numéro, rendez-vous sur le site de Cairn.
Présentation des coordonnateurs
Coordonné par Anastasia Meidani, Maîtresse de Conférences en sociologie, Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST), Université Toulouse – Jean Jaurès) et Stefano Cavalli, Professeur de sociologie, Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana – SUPSI).