La retraite n’est pas synonyme d’immobilité. Au contraire, il s’agit d’une période propice aux déménagements, surtout pour les générations du baby-boom maintenant retraitées. Pour beaucoup d’entre eux, changer d’habitat leur permet de s'adapter et de conserver le plus longtemps possible leur capacité d’agir.
Quand on parle des « mobilités résidentielles », de qui parle-t-on ?
Les générations du baby-boom, attachées aux valeurs de mobilité et d’autonomie, ont contribué à transformer l’étape de la retraite et son image. Considérée jusqu’alors comme une période d’effacement, la retraite est devenue un véritable moment d’épanouissement où les normes d’âge ont fait place à d’autres qui invitent les individus à « vivre leur vie » – à tout âge – sur un mode plus personnel. Les mobilités résidentielles en font partie.
Pourquoi étudier les mobilités résidentielles des retraités ?
Étudier comportements résidentiels est une bonne manière d’analyser les transformations sociales, démographiques et politiques qu’expérimentent les générations de retraités. Pendant leur retraite, les individus s’adaptent aux différents changements, que ce soit dans leur vie familiale ou leur environnement social et économique. C’est souvent le moment de réévaluer l’adéquation du logement et de son cadre immédiat aux modes de vie souhaités.
En déménageant, que recherchent les retraités ?
Beaucoup de retraités recherchent davantage de bien-être. Certains partent loin, à la recherche d’un endroit où le climat est favorable et la vie moins chère, d’autres veulent vivre non loin de leurs proches ou de services appropriés (transports, commerces, établissements de santé…). Souhaitée ou subie, la mobilité résidentielle n’est donc pas anodine et, au-delà de sa dimension territoriale, elle transforme les configurations sociales et les solidarités qui sont déterminantes pour soutenir le vieillissement.
Déménager ou rénover ?
Certains retraités sont moins enclins à déménager et confortent leur « ancrage résidentiel » en améliorant leur logement. Traiter de la mobilité résidentielle pendant la retraite est donc indissociable des réflexions sur le logement adapté au vieillissement et sur le maintien à domicile.
Ce dossier de Retraite et société, à travers ses contributions issues de l’enquête française Amare ou de recherches menées dans d’autres pays, nous rappelle l’importance du lieu de vie avec l’avancée en âge.
Au sujet des coordinateurs
Rémi Gallou est sociodémographe à l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV, Cnav). Ses thématiques de recherche sont :
> la mobilité résidentielle et géographique,
> l’adaptation entre l’offre et la demande en logements collectifs à la retraite,
> les conditions de vie des populations retraitées isolées
> le vieillissement des immigrés en France.
Il est également chercheur associé à l’Ined.
Sabrina Aouici est sociodémographe à l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV, Cnav). Ses travaux de recherche portent sur :
> les motifs de départ à la retraite,
> les représentations de la vieillesse,
> les fins de carrière et les transitions de l’activité à la retraite.
Elle travaille également sur les habitats intermédiaires et plus particulièrement sur la place des logements-foyers au sein du parc de logements dédiés aux personnes âgées. Elle a participé à une recherche portant sur la mobilité résidentielle à la retraite (projet Amare).
Laurent Nowik est maître de conférences en démographie et sociologie à l’université de Tours. Il est responsable de l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV, Cnav) depuis septembre 2020. Ses thèmes de recherche sont :
> l’entrée dans la retraite (mode de vie, participation sociale et associative),
> la mobilité résidentielle des retraités en lien avec la prévention à la perte d’autonomie,
> les habitats intermédiaires dédiés aux personnes âgés (EHPA et résidences services seniors),
> les solidarités familiales dans des contextes de faible protection sociale (pays du Sud).
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