Cet article présente, dans le cadre du régime général, la réforme de la réversion, et tente d'en évaluer les impacts, en ce qui concerne la population couverte, le coût financier mais aussi la logique du dispositif.

La pension de réversion, appelée aussi droit dérivé, avait comme objectif initial de couvrir contre le risque de veuvage les conjoints survivants âgés de plus de 55 ans qui avaient eux-mêmes peu, voire aucun droit personnel à la retraite. La réforme de 2003 a introduit une modification de cette logique en levant progressivement la condition d’âge pour en bénéficier, en substituant la réversion à l’allocation veuvage et en introduisant un ajustement possible du niveau des droits dérivés en fonction des ressources des conjoints survivants (pour ceux n’ayant pas encore atteint 60 ans ou n’ayant pas encore demandé leur propre retraite). Aujourd’hui, la réversion oscille entre une logique de droits dérivés assurant les conjoints survivants à la retraite et une logique de prestations d’assistance contre le risque veuvage.
Pour apprécier l’impact de cette réforme et apporter des éléments d’analyse, la Cnav a développé,
dans le cadre de son modèle de microsimulation Prisme, un module concernant la réversion. Les projections faites à l’horizon 2020 et présentées ici montrent un certain accroissement du flux de nouveaux bénéficiaires du fait, à court terme, de la montée en charge de la réforme puis, à plus long terme, de l’arrivée des générations nombreuses d’après-guerre.