Près de 360 000 retraités du régime général résident en Algérie au 31 décembre 2020, soit 2,5 % de l’ensemble des retraités. Ils étaient 440 000 en 2010, soit environ 20 % de plus. Le nombre de retraités du régime général en Algérie diminue continûment depuis 10 ans.
En effet, les nouveaux retraités résidant en Algérie sont de moins en moins nombreux : tandis qu’au début des années 2010, environ 5 000 droits propres étaient attribués chaque année à des retraités résidant en Algérie (et plus de 15 000 au milieu des années 2000), il y en a désormais moins de 1 000 par an. Cette évolution reflète largement l’histoire migratoire de la France (la quasi-totalité des retraités résidant en Algérie étant nés sur ce territoire) : avec la fin de l’immigration de travail en 1974, les arrivées de migrants d’Algérie se sont fortement réduites et ont changé de nature, l’installation en France devenant de plus en plus permanente.
La population de retraités résidant en Algérie vieillit donc rapidement. Les retraités de droit propre en Algérie, essentiellement des hommes, ont désormais 80 ans en moyenne (contre 74 ans pour les retraités de droit propre résidant en France). Très peu ont moins de 70 ans, ces retraités appartenant à des générations trop jeunes pour être arrivées en nombre en France avant la fin de l’immigration de travail. Les retraités résidant en Algérie sont désormais majoritairement des femmes titulaires de droits dérivés, également peu nombreuses en dessous de 65 ans, et donc de plus en plus âgées (77 ans en moyenne).
Les retraités résidant en Algérie ont par ailleurs obtenu leur première pension (de droit propre ou dérivé) à 63 ans, soit 1,5 an de plus que les retraités résidant en France (61,5 ans), en raison notamment de carrières moins complètes. Cela contribue à augmenter leur âge moyen. Les mobilités résidentielles après le début de la retraite vers l’Algérie contribuent également à élever de quelques mois l’âge moyen de l’ensemble de la population. En effet, bien qu’elles soient peu nombreuses (seuls 4 % des retraités résidant en Algérie fin 2020 y ont migré postérieurement à 2004 alors qu’ils percevaient déjà leur pension), elles sont souvent relativement tardives, en moyenne 13 ans après le début de perception de la retraite.
En somme, la population de retraités résidant en Algérie se distingue de la population résidant en France : plus âgée mais aussi composée d’une part importante de bénéficiaires d’un droit dérivé, la structure de cette population reflète les vagues migratoires passées. Du fait de son âge moyen, son taux de mortalité est plus élevé (5,8 %, contre 3,7 % pour les retraités résidant en France). A âge et sexe donnés, la mortalité des retraités résidant en Algérie apparaît légèrement supérieure à celle des retraités résidant en France jusqu’à 90 ans, et inférieure ensuite (sur des populations de taille plus réduite : 28 600 retraités, soit 8 % de l’effectif total).